Le jeu de simulation historique expliqué à ma fille (et à mon fils aussi d’ailleurs).

Advanced Squad Leader (TAHGC/MMP)
Advanced Squad Leader (TAHGC/MMP)

Salut à tous,
Nouveau venu sur le blog LeRepaire, je me propose de réparer un terrible oubli : l’absence d’articles consacrés à une forme particulière de jeu de société à savoir le jeu de simulation historique sur carte… Hé ! Attendez ! Finissez de lire au moins ! On ne critique bien que ce que l’on connaît. Alors laissez-moi vous expliquer…

C’EST QUOI TON TRUC ?

Britannia (FFG/Ubik)
Britannia (FFG/Ubik)

C’est un jeu de société sur plateau visant à reproduire et simuler des situations sociales, politiques, économiques et/ou militaires sur des bases historiques. D’accord, il s’agit d’une définition un peu aride.
Retenez juste que c’est avant tout chose un jeu, et donc que cela doit être intéressant. Mais il présente également l’avantage de  nous  instruire facilement . Quelqu’un de curieux pourra pousser un peu plus loin en lisant des livres d’histoire et en visitant des musées.

A la différence d’un jeu de société « classique », le thème (historique) prime souvent sur les mécanismes, lesquels ne sont là que pour reproduire une situation. On ne reproduit pas la complexité des jeux politiques de la République romaine (Res Publica Romana – Descartes) comme celui de la Réforme (Here I Stand – GMT) ou les batailles navales de l’Antiquité (War Galley – GMT) comme celles de la Grande Guerre (Great War at Sea – Avalanche Press).

Bataille dEl Ferrol. Certains utilisent des petits figurines de navires. (Flying Colors - GMT)
Bataille d’El Ferrol. Certains utilisent des petits figurines de navires. (Flying Colors – GMT)

Le jeu d’histoire peut se subdiviser en deux catégories :

  • Le wargame (Kriegspiel, jeu de guerre…) qui vise à reproduire un affrontement militaire avant tout : un accrochage entre quelques hommes, une bataille entre plusieurs régiments, un front complet entre plusieurs armées, une guerre dans son ensemble entre deux ou plusieurs pays. En général, il implique deux joueurs ou deux camps (pour les jeux les plus larges). Le jeu de rôle en est son descendant direct : Gary Gigax (auteur du célèbre jeu de rôles : Dungeons & Dragons) est un wargamer avant d’être un auteur de JdR.
  • Le jeu de plateau historique réunissant plusieurs joueurs autour d’un plateau classique, chacun représentant une faction (politique souvent) cherchant à prendre le dessus.

Je ne parle pas des jeux de simulation avec figurines qui, bien que tombant dans ma définition, ne me sont pas familiers.

COMMENT C’EST FAIT, CE MACHIN ?

World at War (LnL Publishing)
World at War (LnL Publishing)

Pas différemment d’un jeu de plateau : il y a un plateau, des pions, des aides de jeux, parfois des cartes à jouer et des règles. On met les pions sur le plateau de jeu, on lit les règles, on bouge les pions sur la carte, on joue avec les cartes et à la fin on compte les points. Ca ne vous rappelle rien ?

Il existe quand même quelques différences (il faut bien qu’il y en ait quelques unes, sinon je ne ferai pas un article). Le plateau est souvent une ou plusieurs grandes cartes (papier pour le wargame). Les pions sont en cartons forts et parfois pour les vieux jeux, pas très beaux. Les règles sont souvent un peu plus longues que la moyenne et en anglais (mais la plupart du temps traduites sur le Net). Et enfin les parties prennent plus de place (mais pas toujours) et sont un peu plus longues qu’un jeu classique (rarement moins de 2 heures  – ouais, un jeu normal quoi :mrgreen: , qui a dit vrai jeu…)

Force est de constater que depuis quelques années, les règles tendent à se raccourcir comme les durées de jeu et la surface nécessaire (on finit tous par vieillir ma bonne dame…) De la même façon le standard graphique a grandement augmenté (grâce aux graphistes français et espagnols).

COMMENT ON Y JOUE A TON BIDULE ?

The Kaiser’s Pirates

Mais alors me direz vous : « le jeu d’histoire comment ça marche ?  » En fait, pas différemment d’un jeu de plateau classique. On fixe un rendez-vous en se disant : « Tiens je ferai bien une partie de Papuan Wars in XVIth Century ». On lit les règles avant si elles sont un peu longues. On installe le plateau de jeu. On y place les pions selon les indications du scénario et on joue en suivant la séquence de jeu.

Ca demande un peu d’ouverture d’esprit et de l’intérêt pour le sujet sur lequel on va jouer, mais si vous regardez de temps à autre ARTE le samedi ou le mercredi (je n’ai pas dit TOUS les samedis et mercredis) ou si vous avez vu quelques films historiques, les thèmes devraient vous parler. Et puis il existe des wargames médiévaux-fantastiques ou de science-fiction (par contre, ce n’est moi qui vous ferai l’article).

Enfin, ce sont des jeux calmes, de réflexion et de bluff souvent.

FAUT-IL AVOIR FAIT SAINT-CYR ET VENERER LES GENS EN UNIFORME ?

Non, je n’ai fait que mon Service National (c’est dire comme je suis vieux) et je n’aime pas plus l’armée que cela. Je suis de nature pacifique et la guerre est la pire stupidité que l’Homme ait pu inventée (ceux qui ont des enfants comprendront encore mieux pourquoi). En plus, le jeu d’histoire ne se résume pas aux wargames comme je l’ai dit plus haut. Par contre, c’est un excellent moyen de comprendre les situations et d’examiner des hypothèses (on appelle ça de l’uchronie).  « Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » disait Churchill citant Marx. En outre, il y a un coté suspense, dans de bonnes parties, qui est non négligeable.

BON D’ACCORD, C’EST PEUT ETRE INTERESSANT CETTE CHOSE. MAIS TU VAS RACONTER QUOI DANS TES ARTICLES ?

Exemple de jeu uchronique peu aguicheur mais passionnant (The Third World War - 3W)
Exemple de jeu uchronique imposant et peu aguicheur mais passionnant et jouable puisqu’on ne joue que sur une ou deux cartes (The Third World War – 3W)

Je décrirai un jeu ou une série de jeux de la façon la plus concise et attractive possible. Je ne parlerai que des jeux d’histoire. Pour les autres jeux, il y a des gens bien plus talentueux que moi et qui connaissent le sujet mieux que votre serviteur. J’essaierai à chaque fois de faire un petit topo sur le contexte historique avec quelques liens et des références ludiques, bibliographiques, cinématographiques et artistiques faciles d’accès. Je mettrai également quelques photos pour que vous puissiez vous rendre compte de l’aspect du jeu. Malheureusement pas de vidéo : tout d’abord je ne suis pas photogénique vidéogénique pour deux sous et surtout vous auriez des vidéos de deux heures minimum !

J’essaierai de mettre l’accent sur les jeux de plateau principalement plus que sur les wargames même si je vous parlerai parfois de ces derniers quand ils m’emballent particulièrement. Je ne parlerai pas des jeux de figurines que je ne pratique pas.

Pour finir, quelques références utiles. D’abord Strategikon et son petit frère L’Estafette : deux forums consacrés aux wargames principalement, deux ambiances différentes mais complémentaires, on y croise les auteurs français,  les quelques éditeurs français (mention spéciale à Christophe Gentil-Perret fondateur d’Hexasim et annécien d’Annecy ! 😮 ). Pour les anglophones, BoardGameGeek et ConSimWorld traitent également des jeux de plateaux. Sur ce dernier, on rencontre TOUS les auteurs. TricTrac, bien connu des joueurs français, aborde également dans une moindre mesure des jeux d’histoire. Question presse, en français, on a Vae Victis qui depuis près de 20 ans se consacre au wargame mais également aux jeux de figurines.

N’hésitez pas à me laisser des commentaires. Alors ? On se fait une partie de « Dawn of the Troglodytes – Politics in 45000 BC » ?

Denis Verel alias Droopy

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